Des Greeting cards

Beaucoup de bruit dans le Landerneau pour rien. Much ado about nothing

YESSSS ! Ca y est la saison des vœux est enfin over. Ca commence très tôt au US où tout doit être fini avant la Holiday Season et ça finit tard en France. Ici, même la communauté française, en mal d’intégration, s’y met. A l’air d’internet, l’Américaine du Westchester préfère la carte traditionnelle, personnalisée of course, et si possible apportée en personne. Petit-déjeuner sous l’œil goguenard du quartier te rappelle que Big Brother n’est pas que communiste… Côté pratique : pas besoin de chercher tout le temps un p’tit bout de papier pour noter les courses, hop une carte et le tour est joué …. Moi j’ai mis des plombes avant de me convaincre de répondre. Je cours chez CVS après le 1er janvier. Mazette, plus de carte. Trop tard. Maintenant on se prépare pour la Saint-Valentin ma p’tite dame. Alors du coup, pour les vœux pas le choix, obligée de faire pareil que les copines mais en accéléré.
D’abord il faut trouver la photo qui va bien dans tous les téléphones, les ipad, les ordinateurs. Les petites frimousses du reste de la famille sont formidables mais à la vue de la dame sur la photo je m’écrie avec effroi : « C’est qui la vieille à l’air ahuri, au bronzage de camionneur, dans une toile de jute informe au couleurs passées ? – Maman c’est toi … – T’es sûre c’est pas Aline (ma sœur) ??? – Non mum, Aline ne s’habillerait pas comme ça et regarde y a papa sur la photo. – C’est vrai ça, tu ne trouves pas qu’il se néglige ? ».
Ensuite il te reste à trouver la formule. Par les temps qui courent, trouver une formule sympa n’est pas tâche aisée. La mort dans l’âme tu te résignes à attendre de recevoir quelques cartes et, subrepticement, à copier/coller les meilleures formules. Cette année tu choisis la citation « C’est pas plus mal que si c’était pire…. » (JM a décidément les meilleures cartes ever). Plus fataliste mais plus réaliste que « I wish you une excellente année 2016 sans attentat… ». Tu bloques sur la traduction : « it’s not worse than if it was worst » ????. Oublie ; Coluche n’est de toutes façons pas très connu ici.
Le côté bilingue de la carte de vœux ça crée même des bisbilles familiales quand les tatas sont paranos. Hier nous recevons une carte dans une langue bizarre (cf la photo), pas du chinois, pas de l’arabe, pas du japonais, pas du grec ancien. Heureusement elle était accompagnée d’un guide d’utilisation ; pratique mais peu courant pour une carte de voeux. Je m’en doutais :
c’était la carte de vœu en breton de L*, ma petite nièce (destinée à ses cousines ; j’aurais pas dû la lire peut être ? Méfiez-vous de leur air « choupinet » ; la malignité des enfants peut commencer très tôt, parfois dès la naissance (Jean-Jacques racontait n’importe quoi : l’homme, et surtout la femme, ne naît pas toujours bon). Preuve en est, L* a choisi de naître à la pire date. Je ne le lui pardonnerai jamais : 40 ans et grande tata dans l’espace de deux jours. Ce fut trop pour moi ! Maintenant mademoiselle envoie des cartes en breton parce que mademoiselle va en moyenne section dans une école bilingue français-breton et visite à Landerneau des expos sur Giacometti pour « observer du Mail art » (dixit la maîtresse). Vous y croyez ça ? C’est encore plus snob que d’aller dans une école bilingue du Wechester en semaine et d’aller voir l’expo sur les sculptures de Picasso au Moma le weekend.
« Bloavezh mat ! » Happy New Year !

ps : Annick, il n’est pas obligatoire que tu envoies ce post au papi de L* ni à ses cousins et cousines, ni que tu le partages sur ton propre facebook. Par contre tu peux faire un bisou à L* de ma part la prochaine fois que tu la voies

 

Photo de Laurence Morisseau.

 

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