Pas de bol pour les Panthers

On ne peut pas rire de tout, surtout pas du Super bowl, cette institution américaine qui célébrait hier en grande pompe sa 50ème saison. Je vous épargnerai mes jeux de mots à deux balles du style « Bronca dans le stade : ayant rué dans les brancards ces branleurs de Broncos ont mis une branlée aux Panthers qui n’ont pas bronché ». Je pourrais choquer ceux (celles ?) qui respectent encore le sport et son esprit d’équipe. Vous vous rappelez “L’esprit d’équipe… C’est des mecs qui sont une équipe, ils ont un esprit ! Alors, ils partagent !” (Coluche).Passons rapidement sur les chiffres (allez voir sur Internet pour creuser) : 120 millions de spectateurs, 5 millions de dollars la pub de 30 secondes et 5 000 dollars la place en moyenne (certains l’auraient achetée à 25 000 dollars ! Non la crise ne touche pas tout le monde). Je vais plutôt vous raconter ce que j’ai vu à la télé.

En fan de Coluche, j’aurais pu résumer la situation de façon très synthétique : « Match nul 24-10 »… le match était sans intérêt ». Tout paraissait plié avant d’être joué. Les Panthers de Californie avaient gagné tous leurs matchs précédents sauf un ; les Broncos de Denver ne savaient pas par quel miracle ils étaient arrivés jusque là. Le quarterback des Panthers, Cam Newtown devait définitivement enterrer son légendaire et médaillé mais vieillissant homologue, Peyton Manning. Ce dernier n’avait rien à regretter puisqu’il avait déjà gagné le Super Bowl avec les Colts d’Indianapolis en 2007. Tout ce petit monde avait visiblement oublié le 3ème homme… un certain Von Miller dans la défense des Broncos. Apparemment un vieux pote de Newton ! Cam avait été premier «pick » et Von Miller second lors du « draft » en 2011. Chaque année, après le Super Bowl les équipes professionnelles font en effet leur marché auprès des universités (le draft…). La règle est simple : les équipes les plus mauvaises ont le droit de se servir en premier. Second en 2011, Von Miller est devenu premier hier en « sackant » Cam (to « sack » signifie qu’un défenseur empêche le quarterback d’envoyer sa balle). Il va sans dire que, depuis, Cam ne peut plus saquer son copain… Deux, trois « fumbles », quelques turnovers et hop touch down, les Panthers se sont retrouvés menés au score. Ils ne sont jamais revenus. Pauvre petit Cam, totalement absent devant une défense particulièrement efficace, il en a même pleuré à la télé ! Mais précisons, le sport pendant le Super Bowl reste relativement secondaire : sur 3 heures de spectacle, le match n’occupe qu’un tiers du temps… Le Super Bowl c’est avant tout la PUBLICITE. Et des publicités ciblées pour ces messieurs : bizarrement peu de lessives. Je n’en ai retenu que trois. La pub Heinz assez surréaliste avec des « chiens saucisse » déguisés en hot dog qui courent vers leurs maîtres eux-mêmes déguisés en bouteilles de ketch up sur une musique façon publicité Royal Canin… Sans transition, une publicité pour la Scientology ; Enfin une publicité de sensibilisation au sujet des femmes battues. Et oui ici aussi les hommes ont dû mal à maîtriser leur testostérone, particulièrement quand ils regardent le Super Bowl et qu’ils abusent de la Budweiser. Les Morissettes attendaient surtout le « vrai spectacle ». A Lady Gaga avait été confiée l’ouverture solennelle, quand tout le stade a la main sur le cœur et des larmes aux yeux. Il n’y avait pas que la banner qui était « splangled » : c’est en costume à paillettes rouges, ongles et chaussures bleues, que la star a entonné, avec un certain panache, une version très classique du fameux hymne américain écrit pour célébrer la résistance contre les anglais pendant la guerre de 1812. La version de Lady Gaga l’était donc beaucoup moins que celle de Jimi Hendrix à Woodstock.

A la mi-temps, le groupe Coldplay a envahi la scène sous des couleurs psychédéliques dans une tonalité très Californie des années 70 …Peace and Love. Chacun ses références : une vraie pub pour Desigual s’est exclamée Jade. Beyoncé, cette chipie, leur a quand même volé la vedette n’hésitant pas à « faillir » tomber sur scène pour qu’on admire plus son sang froid. Les Morissettes ont apprécié sa « battle » contre/avec Bruno Mars : « don’t believe me just watch »… Qui croire entre cette injonction et celle contradictoire du gigantesque tifo des tribunes : « believe in love »… Believe or not believe that is the question. A very good question indeed. Personnellement, je préfère la version plus neutre des Beatles « All we need is love ».

Vous allez me dire que vous n’avez strictement rien appris sur le Football Américain. Ne soyez pas si négatifs. Après le Super Bowl, j’ai regardé le Stephen Colbert Show et là j’ai tout compris. Voilà le SCOOP : les résultats des Super Bowls sont tous prévus à l’avance. La preuve est dans le film joint… et ce n’est pas n’importe qui qui le dit.

President Barack Obama joins Stephen Colbert to talk about Super Bowl 50 and ends up giving up a some interesting information on future Super Bowls.

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