The driving test : la desperate housewife passe son permis de conduire.

Dans l’Etat de New York, votre permis français ne vous permet pas d’avoir le permis américain. Il faut tout recommencer : passer le code (ça c’est ultra facile surtout
pour les polardes comme moi), se taper 5 heures de cours théorique (après avoir passé le code : logique !) et surtout passer un « driving test ». Facile ? oui théoriquement : le test américain dure 10 minutes maximum. Alors chère Taxi mom qui conduisez tous les jours, de quoi avez-vous peur ??? … Ah I see, de vos hormones ? Une housewife de quarante ans un peu trop émotive peut se laisser submerger par son stress.

 

Si vous n’avez pas d’enfant et si vous n’aimez pas les « family movies » vous n’avez probablement pas vu « Alexander and the very Terrible, Horrible, No Good, Very Bad day ». Vous ne connaissez donc pas la scène assez rigolote du « driving test ». Alors que l’aîné de la famille est en train de passer son permis, sa copine l’appelle. L’inspectrice un peu salope, lui fait remarquer que ladite copine a l’air assez impatiente. Le jeune homme ricane : il ne va pas décrocher en conduisant quand même ! « Ah dommage – répond l’inspectrice diabolique : allez je sais ce que c’est… le jour de la prom ». Il n’y a pas qu’Eve qui cède à la tentation : l’andouille d’adolescent décroche…alors qu’un véhicule arrive en face. Quelques voitures plus ou moins évitées plus tard, le jeune homme retourne au parking de départ où l’attend toute sa famille. En voyant the Terrible, horrible, No Good, very bad shape» of the véhicule et surtout en entendant hurler l’inspectrice, le père remarque : « he probably failed the test ».

Ce matin, je passais mon permis de conduire… j’avais bien sûr éteint mon téléphone (je suis blonde mais quand même)…. J’avais aussi pris soin de prendre une leçon d’une heure : on ne révise jamais trop la technique parfaite du « parallel parking ». Attention, elle n’a rien à voir avec la parfaite technique pour se garer à Paris dans un mouchoir de poche quand un crétin vous klaxonne pour essayer de vous piquer votre place. Ca je maîtrise parfaitement. Le parallel parking est beaucoup plus facile et THAT IS THE PROBLEM.
Mon instructeur Donald (un gentil Donald celui-là, un peu plus noir que l’autre peut-être, beaucoup moins riche aussi, mais beaucoup plus sympathique et surtout très ennuyé qu’on salisse ainsi son prénom) me fait remarquer, sans doute pour me rassurer car il y a bien remarqué que je suis un peu stressée, qu’il y a deux types d’inspecteurs : les hommes et les femmes. Jusque là rien de nouveau sous le soleil. Il ajoute : « Some say that women are much tougher with other women » … « Ah yes, Donald, really ? .. well euh will see » Nous arrivons sur les lieux. Donald me rappelle toutes les consignes… Je me répète une dernière fois les 5 phases du perfect parallel parking. Un gars sort d’une voiture, rondouillard, barbu et l’air bonhomme. Rassurée, je lui tends mes papiers. Il les vérifie et repart. Fausse joie, ce n’était que le chef inspecteur. Une autre voiture s’arrête après avoir fini son tour. Une femme se dirige vers le véhicule garé devant nous. Je suis adepte de la méthode Coué : statistiquement le prochain inspecteur sera donc un homme. Une autre voiture se gare : zut… une deuxième femme en émerge, plutôt jeune…ça c’est bien, mais pas très souriante malgré ses cheveux rouge carmin qui flamboient sous le soleil matinal. Elle rejoint mon véhicule : « how are you today ? ». « Fine thank you » réponds-je urbainement, en pensant « D’après toi c…sse ?».
Donc on démarre, première à droite … et l’inspectrice me demande de me garer là, derrière la voiture grise. Better safe than sorry, je répète la question pour être sûre…Quand je suis stressée je deviens sourde, aveugle et encore plus stupide que d’habitude. Agacée, elle me répond « yes that’s what I said … the grey car ». Je commence à positionner ma voiture… J’ai un grand blanc dans la tête et je démarre les 5 phases plus ou moins dans l’ordre … je m’aperçois que je suis en train de me garer beaucoup trop près du trottoir (le jeu est de ne pas le toucher justement) etDriving Testing. en même temps trop près du véhicule de devant (l’effleurer serait a fortiori encore plus tabou). Comme je ne vois pas comment rattraper la manoeuvre, je continue. Je sens la dame qui se crispe… Bien sûr je touche le trottoir. Elle m’ordonne de repartir, je me prépare… et là elle me dit mais que je n’ai pas la place pour sortir. « Maybe you’re right » réponds-je . « Y a pas de « maybe » qui tienne, vous devez savoir : reculez ! » Je m’exécute. Le frottement et le crissement des roues contre le trottoir me glacent le sang. Je revois la scène du film et je me dis : c’est plié, « I failed ». Mais magnanimes, les cheveux rouge carmin me font refaire la manœuvre. 10 minutes de test plus tard, I passed (75 points sur 100 dont seulement 5 en moins pour « excessive maneuvers »). Ouf ! Qui dit que les femmes sont salopes entre elles ?

 

 

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