Pas de cocotiers pour Coco. La vie trépidante d’un Guinea Pig chez les Morisseau

img_5819Moi, j’aime bien les animaux… surtout chez les autres. Sans être une langue de vipère : les
animaux c’est A.D.O.R.A.B.L.E, mais il faut faire attention à les prendre de la même couleur que son canapé si on veut que les poils ne se voient pas et bizarrement, les gens pensent rarement à ce genre de détail. Et puis il faut les sortir et autant en France on peut emmerder les voisins avec son chien au sens propre comme au sens figuré, autant ici on RAMASSE.

Le jogging de la ménagère de moins de 50 ans du coin : un chien au bout d’une laisse, une poussette avec son gobelet de boisson énergisante, et un petit sac en plastique qui se balance au bout du bras au rythme de la foulée. Enfin je dis « petit »… imaginez quand il s’agit du chien Danois du quartier qui me dépasse presque. Beurk ! Bon mais ça c’est rien, avec les animaux, le problème c’est les vacances… C’est pour ça que les Morissettes qui vous réclament un animal s’entendent dire – par leur papa qui a des côtés ours mal léché – contrairement à moi qui suis si easy going : « no way » ou « in your dreams» ou « not in my nightmares ». En même temps, cette fois-ci on ne part pas en vacances alors que toute la French connection du quartier a pris l’avion pour aller se dorer la pilule au soleil et sous les cocotiers. Nous on regarde tomber la pluie. Et bizarrement ces jours ci : it’s raining cats and dogs (il pleut à vache qui pisse si vous préférez).
La semaine dernière, deux ou trois jours avant le début des vacances de Pâques, je reçois un coup de fil d’Armelle S*: « Coucou Laurence, j’ai un petit service à te demander. Voilà, pendant nos vacances au Mexique (bah voyons y en a qui ne s’embêtent pas), nous aurions besoin que les filles viennent donner à manger à Coco (Coco c’est le cochon d’Inde des S*). Armelle elle est sympa, elle a du chien, une taille de guêpe et pas du genre à bavarder comme une pie. Au lieu de lui dire que j’avais franchement d’autres chats à fouetter, « Sure – réponds-je – No Problemo. Tu peux même nous le laisser à la maison » (comme vous le voyez je ne suis pas à cheval sur mes principes). Pour une fois, oubliant d’être une peau de vache, je me transforme en « cocositter ». Bon me dis-je, une semaine de Coco ça va combler Jade. Ne t’inquiète pas, Armelle, nous allons le traiter comme un coq en pâte, votre Coco.
Vendredi soir dernier, « Ding dong », Armelle, Constantin et Agathe arrivent pour nous apporter Coco. Moi qui ai une peur bleue des chiens (au point de changer de trottoir quand j’en croise un trop « méchant »), j’étais pas trop rassurée. On ne sait jamais : est-ce que ces choses là ne mordent pas…Bon sur le coup j’ai fait ma fière, genre j’assure. Après leur départ, je me suis approchée de la cage : l’espèce de truc noir et blanc en me voyant arriver a filé dans sa « sleephouse ». Aurait-il peur de moi ??? je suis à peine 50 fois plus grosse que lui pourtant…et j’ai lu sur internet qu’il me voit encore 3 fois plus grande que je ne suis. Mais pourquoi tremble-t-il ? Something’s fishy ?
You speak Charles ! En parlant de « fishy », j’avais juste oublié de dire un truc à Armelle. A priori les animaux, c’est pas mon truc. Quand j’étais petite, nous avions bien régulièrement des chats à la maison mais c’était toujours ma sœur qui s’en occupait. Depuis, les Morisseau n’ont hébergé qu’un poisson rouge. Et encore pas très longtemps : il s’agissait du cadeau d’un client pour le 1er avril. J’ai oublié comment il s’appelait. Pas coco ou bien… Aux vacances de Pâques suivantes, en l’absence des filles et de leur père, le poisson rouge s’est retrouvé par inadvertance derrière une caisse de bouteilles d’évian dans notre petite cuisine du 17ème. Le jour de leur retour, je range la cuisine et là j’ai eu la chair de poule : à force de manger de la vache enragée le poisson rouge qui avait pourtant un appétit d’oiseau sentait le bouc. Oups. WC… ni vu ni connu j’tembrouille. J’ai oublié ce que j’avais raconté aux filles. Constance, qui est rusée comme un renard, et à qui on ne l’a fait pas, could smell a rat à défaut de poisson.
Bon Armelle, si jamais tu lis ces mots, ne t’inquiète pas. Nous nous débrouillons très bien avec Coco. D’abord nous le nourrissons. Beaucoup. Pas comme le poisson rouge. Dès qu’il gratte, il reçoit des granules et de l’herbe. Coco, il a une faim de loup : c’est simple, il gratte tout le temps et quand on n’obéit pas il renverse sa sleephouse ou fait un sitting dessus avec un air agacé (voir la photo). Doux comme agneau le Coco ? Tu rigoles. Un vrai fauve. Ce matin, il s’ennuyait comme un rat mort, j’ai décidé de le sortir, pour faire son petit pipi et puis pour lui faire découvrir le monde en dehors de sa cage. J’ai voulu impressionner les voisines avec Coco au bout de sa laisse. Je leur ai présenté notre « native american pig ». Elles n’ont pas compris. « You mean Guinea Pig ? ». « Yes… I was just trying to be politically correct you know ». Bon, quand nous avons croisé le gros Danois, Coco a eu un peu peur sous le coup de langue affectueux mais néanmoins baveux du monstre. Là où j’ai vraiment eu peur, Armelle, c’est quand nous nous sommes approchés de Otter Creek Preserve : Holy Cow ! un faucon (en Amérique la nature WILD n’est jamais loin) nous a plongé dessus. Je ne suis pas une poule mouillée, alors taking the bull by the horns (prenant le taureau par les cornes), j’ai sauté pour lui reprendre Coco des griffes. Il a emmené un peu de poils mais rien de plus. Coco est toujours vivant. Armelle, demain ou vendredi j’ai prévu d’aller au Zoo du Bronx avec les filles. Je pense emmener Coco avec nous. Bon Armelle, don’t have a cow (ne grimpe pas au cocotier), en lisant ce post. C’est une blague. Coco est A.D.O.R.A.B.L.E. et il ne s’éloigne pas à plus de quelques mètres de sa cage… dommage que notre canapé ne soit pas blanc et noir comme lui.

Photo de Laurence Morisseau.
Photo de Laurence Morisseau.
Photo de Laurence Morisseau.
Photo de Laurence Morisseau.

 

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