For my French friends, a quick vocabulary lesson about « tailgating ». After a quick search on the web I found too interesting definitions which I will illustrate with my own experience:
1. Following a car too closely with your miniature pickup truck while blasting Eminem on the stereo; a form of overcompensation for economic failure and small genitalia.
2. Drinking lots of beer or makin’ food in the parking lot before a sports or other large event, (usually football or a concert.).Regarding the first definition, I slightly disagree on one point : the pickup is not always small. After viewing yesterday’s debate, I also found a new claim for Trump (a good example of a « bully » according to Mrs Clinton): « Let’s make America tailgate again ».
Anyway, I would like to thank Steve – the best neighbor ever – for inviting us last Sunday – despite my being French and a woman – to a tailgating party. I’m refering to the second type of tailgating. Steve is a perfect gentleman and I have no idea whether he loves Eminem or not.
This tailgating party as well as watching the match were a lot of fun! I will go on in French, which will obviously be easier for me.
Le code de la route local est très clair : le tailgating dans le premier sens du terme (le fait de « Coller aux pare-chocs » de la voiture qui précède) c’est d’abord parfaitement illégal et ensuite c’est très vilain. Alors évidemment le tailgating dans ce sens-là n’est pas une spécialité américaine. En revanche, c’est peut être une activité masculine. Je n’ai pas cherché de statistiques pour le démontrer, je parle d’expérience. Le type qui vous tailgate roule 30 ou 40 miles au dessus de la limite de vitesse. Autant en France, cela peut être amusant de freiner encore plus pour emmerder le Monsieur, autant ici ce n’est vraiment pas une bonne idée. Madame (symétriquement la victime du tailgating est souvent une femme – je parle d’expérience là-encore), le code de la route est très clair : Madame, vous n’êtes pas là pour faire respecter la loi. Vous pourriez déclencher une road rage dont les conséquences pourraient vous être fatales (je ne vais pas vous refaire une chronique sur les Guns aujourd’hui). Alors ne taquinez pas le bully : ne faites pas votre Laurence, ne freinez pas ! Just pull over and let him go honey. Who cares ?
Alors quand Jean-Charles m’a dit l’année dernière qu’il était allé faire du tailgating avec notre voisin Steve, j’ai eu un petit moment de doute. Je ne connaissais alors que la première définition. Après quelques explications, j’ai compris qu’il parlait de l’autre tailgating. Un peu bizarre de prime abord certes, mais légal. Jean-Charles en est revenu tellement content, que je me suis dit que l’allais l’expérimenter moi aussi. Baptême de tailgating dimanche donc… en famille en compagnie de Jean-Charles, Victoire et des amis de Steve.
Le fan de Football se lève tôt, surtout du point de vue de la desperate housewife qui se remet le dimanche de sa rude semaine. 7H30, Mazette ! Heureusement le maquillage n’est pas obligatoire. Ensuite, la DH doit quitter -le cœur fendu- sa banlieue bucolique façon Wisteria Lane, aux pelouses coupées aux ciseaux où viennent s’ébattre biches, lapins et écureuils (respirer à ce moment de la phrase), bousiller les pneus de sa voiture spéciale carpool sur l’I95 au risque de crever avec son chargement (imaginez si elle doit ensuite changer de roue avec 6 gamins dans la voiture ; respirer de nouveau), franchir l’Hudson sur le Washington bridge, et traverser un petit bout du New Jersey (le trou du cul du monde
pour un newyorkais) pour arriver dans un …parking (reprendre son souffle). Glamour ! Mais attention, elle comprend vite (elle n’est pas toujours aussi con qu’elle en a l’air) qu’il ne s’agit pas de n’importe quel parking. Ce n’est pas un parking de Mickey, du genre le parking de Wholefood, de Trader’s Joe qu’elle pratique régulièrement. Non : un parking de compétition. Imaginez un parking situé au milieu d’échangeurs autoroutiers, du stade du Metlife et d’un bâtiment au formes étonnantes vue que c’est une piste de ski abandonné. Des myriades de pickups et de SUV nous y accueillent. Au bout d’un moment, le seul œil ouvert de la DH à cette heure indue (c’est pourtant elle qui conduit), non maquillé, remarque que tous les coffres sont grand-ouverts. Certes la sécurité à New York est meilleure qu’à Paris, mais les propriétaires sont bien confiants quand même… Une petite odeur de charbon de bois vient chatouiller les narines. Bizarrement aucune sirène de pompier ne hurle dans les parages. Ils dorment ou quoi ? Pas du tout ! En alerte, le deuxième œil de la DH s’ouvre et elle découvre hallucinée les barbecues qui fument : il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes, de toute les couleurs, du mini barbecue rouge rond pour couple sans enfant, au régime et aimant le design minimaliste, au Weber XXXXL pour famille nombreuse avec
pléthore d’amis gloutons. Les glacières géantes à roulettes dégorgent de barbaque encore glacée, les tables et les chaises pliantes croulent sous les packs de bière. Le sport donne soif. Les plus courageux des fans des Giants ont commencé la popote dans leurs T-Shirt bleus, blancs ou rouges. Comment va-t-on retrouver Steve dans ce capharnaüm de
Beckham Jr, Pierre-Paul, Manning, … Cruz (dire CRUUUUZ si vous voulez passer pour un connaisseur), ? demande la DH à son fois deux. Mais Jean-Charles a l’air sûr de lui. « T’inquiète pas, ils sont dans le lot B, tout au fond du parking ». Le deuxième neurone de la DH, celui qui a lu les « Fourberies de Scapin » en 6ème s’exclame « que diable allait-[elle] faire dans cette galère ? ». Il est 9H30. Le match commence à 13H00.
Quand nous arrivons, Steve, relax Max, cool Raoul brouille les œufs dans la casserole d’une main, tout en faisant griller saucisses, bacon avec dextérité de l’autre main. Steve cuisine beaucoup pour un américain. Pour une fois je ne suis pas ironique : une fois que j’allais voir Jen dans leur cuisine afin qu’elle m’aide à me sortir une écharde du doigt, il m’a fourré
dans la bouche une cuillère de purée de panais pour que je la goûte. L’écharde est sortie directement. Dimanche, ses œufs sentent rudement bon. Nous les engloutissons en compagnie de Leigh, Hal, Eugene les amis de Steve, tous venus avec un de leurs enfants (a boy of course).
Mais c’est pas tout ça, il doit être 10H30. Encore deux heures à tuer. Qu’à cela ne tienne : let’s start a Corn Hall. Kesako ? Deux équipes lancent à tour de rôle des sacs remplis de grains de maïs sur deux planches inclinées, chacune percée d’un trou. Alors Amérique oblige, on joue des sous (20 dollars la partie qui se joue en trois manches). Bizarrement, Steve n’a pas repris Jean-Charles dans son équipe cette fois-ci. I Wonder why. Au fur et à mesure que le temps passe, le parking se remplit. Cela devient difficile de slalomer entre les équipements de camping et les parties de Corn Hall qui se multiplient. Des ballons volent de-ci delà. Certains s’entrainent avant le match. Tout ça papote dans une ambiance bon enfant. Il y a des couples, des familles, des bandes d’amis. La foule est assez bigarrée. A côté de nous, quelques indiens dont l’un avec son turban. Ca engloutit des hamburgers, et des bières… et à la marge un peu de vodka. Pas de vin, évidemment. J’imagine la tête des autres, quand Jean-Charles est arrivé avec sa bouteille de Champagne la dernière fois. Ce coup-ci j’ai acheté de la bière Samuel Adams. Heureusement qu’on ne jouait pas qu’on les Patriots de Boston. C’aurait pu être une grosse bourde.
On passe ensuite aux choses sérieuses. Steve a des places à la saison dans la partie noble du stade. Nous allons chez les « commoners », la roture quoi… perchés tout en haut au 3ème niveau. Bon, déjà que le rugby, le foot (soccer)… et de manière générale le sport ne sont pas ma cup of tea, alors le football américain… Une dame fait sonner une cloche, et les festivités commencent au son de Hells bells. Pauvre DH : espérons que ça ne sera pas un Highway to hell. Les Giants entrent dans l’arène, forcément ça fume sou sous leur pas et les feux d’artifice pétaradent. Je vous résume les règles : il faut aller marquer un essai, un « touch down » de l’autre côté du terrain à 100 yards. Pour ça on a quatre tentatives (1st, 2nd, 3rd et 4th down). Si le joueur arrive à avancer de plus de 10 yards sur une tentative, son équipe regagne des vies : et repart au 1st down. Au bout d’un moment, à voir les ballets de joueurs sur le terrain j’ai compris qu’il y avait deux équipes par équipe : une de défense et une d’attaque. L’Amérique n’a pas inventé le fordisme pour des prunes. De toutes façons, au cas où vous seriez débile, on vous donne des instructions. Quand l’équipe attaquante est sur le terrain, des panneaux indiquent « be quiet » car les joueurs doivent échanger sur leur stratégie. Quand l’équipe défend, c’est l’inverse : « Defense at work… Be loud ». Et pour faire monter le suspense, au 3rd down – pour ceux qui ne suivent pas – le speaker (Eugène Saccomano en version américaine) annonce « 3rd dooown !!!! » Et là faut se taper sur le thorax façon gare au gorille pour motiver la défense. La DH, coincée au sens propre comme figuré à côté d’un supporter trois fois large comme elle, se dit : parions que personne ne nous observe et se lâche enfin. Devant elle, ça braille Bullshit ! elle comprend que la défense a encore laissé passer le running back adverse. « You gotta be kidding me ! ça sert à quoi que je me fasse des bleus sur les seins ! ». Et à la fin son voisin désespéré se lève : « they screwed it up ». Ce que JC traduit par un « ils ont quand même un peu merdé ce match : 27 à 29… Heureusement, sur le parking nous attend un petit réconfort, un sandwich de quasiment deux mètres à se partager entre amis. Le sport ici ça rend sourd et ça fait prendre des pounds.