Grosse fatigue du samedi à WCHWFL (WestChesterHouseWiFeLand) après une grosse semaine d’Avent genre « je ne referai pas ça toutes les semaines sinon quand je vais rentrer en France ma gynéco va encore me dire, les yeux froncés en voyant l’aiguille s’affoler sur la balance : « Ah bah, ça vous profite les Etats-Unis ! » Il faut dire que le premier semestre a été rude et qu’il faut bien se remettre : la HouseWife type du Wechester ascendant « House Wife Parfaite », ce n’est pas un, deux mais n jobs qu’elle a. Pas rémunérés en plus. Au moins, vous me direz, ça limite les problèmes d’égalité des salaires.
Statistiquement, la WCHWF est à la tête d’une famille nombreuse : avec nos trois Morisssettes, nous sommes en dessous de la moyenne, ici c’est plutôt quatre, voire plus si affinités. En résumé, sociologiquement, la WCHWF c’est plus Versailles (Rive Gauche ? non, chantier ? non plus. Entre parenthèse, celui qui avait trouvé ces noms avait un goût certain pour les oxymores) que Paris 17ème, ne parlons évidemment pas du 19ème. Les Morisseau ici c’est des bobos, c’est pour dire ! Le job numéro un de la WCHWF ? Chauffeur de Carpooling. Le Carpooling peut aller de la mono-famille (ça c’est quand la famille a choisi une maison à Pétaouchnok-dale) ou de dizaines de famille (ça c’est Pétaouchnok-way). La gestion du Carpooling nécessite alors des ressources dédiées, en général une HouseWife qui maîtrise l’informatique (il faut savoir éviter de se vanter de maîtriser excel quand on arrive dans le quartier) et il faut éviter de dire qu’on a un master en diplomatie internationale ou en coaching d’équipes difficiles. A part la Desperate Housewife ascendant athée (sous-sous catégorie minoritaire dont je fais partie genre moins de 1%), la WCHWF s’occupe assez souvent de catéchisme et autres activités connexes. La WCHWF multiplie aussi les activités séculières : en vrac… préparations d’Halloween, de l’International Night, de Thanksgiving, de la BookFair et de la Holiday Fair… ouf… j’en passe et des meilleures. Si elle fait partie du PTA de la FASNY (l’association des parents d’élèves) ou de WestChesterAccueil, ça peut aller très loin. Yen a même qui travaillent à Habitat for Humanity ! Là c’est la WCHWF ascendant Mère Thérésa. Bon, moi je suis Desperate WCHWF ascendant the Apprentice (ce qui est un bon ascendant… pouvant mener même à Président des Etats-Unis sans compétence particulière). Tous ces détours ? Juste pour dire que les « Fairs », la WCHWF en a bouffé… à en avoir une indigestion. Alors tant qu’avoir une indigestion… car ne croyez pas que la WCHWF ne soit que spirituelle. Que nenni, derrière la WCHWF de façade, se cache une pécore qui ne fait pas que picorer. Non seulement la poule du WestChester n’a pas un appétit d’oiseau, mais en plus elle n’a pas peur des couteaux. Alors après l’effort, le réconfort. Certes elle s’est échauffée par des déj de petites poules mais c’était toujours en petits comités. Non, pour la Holiday Seasons, cela prend une toute autre dimension : rassemblement de poulaillers de tous les quartiers. Rien qu’à Shore Acres/ Parkway : mardi déjeuner Saint-Nicolas préparé par Christine B et Isabelle C et vendredi rebelote déjeuner champagne chez Kinou. Des heures de préparation en cuisine, des petits plats mitonnés, des gâteaux à gogo, des farandoles de desserts et autres biscuits de l’Avent. Rien qu’à lire la recette on grossit (même si Christine suit des recettes en allemand afin que les petites poules françaises ne la copient pas). Et puis y a du liquide aussi : des litres de vin chaud, des rivières de champagne. Et le vin ? Bien sûr ! Chez Kinou de « l’héritage Chasse-Spleen ». Du deux en un : orgie de Noël et séance de psy à la fois. Si les maris savaient ça, eux qui n’ont même pas de repas de Noël à la cantine comme leurs copains de la métropole… Heureusement, ils croient que c’est horrible ces réunions de p’tites poules. Prenez Franck, le mari de Christine qui lui a dit d’un ton ironique mardi matin : « Bon courage avec ton gynécée » (Franck emploie des mots compliqués, nous on dit basse-cour ou poulailler). Forcément, imaginer un repas avec vingt nanas autour de la table, ça peut faire peur, surtout qu’elles se racontent tout ce qu’elles n’ont pas pu se dire pendant toutes leurs réunions de PTA et autres fairs… Le vin aidant, on en apprend de belles… que je ne vous dirai pas évidemment car je ne voudrais pas être chassée du WestChesterHouseWiFeLand. Au cas, où un mari lirait la chronique, je lui donnerai trois raisons de ne pas venir. D’abord, il serait le seul à table et ça pourrait le gêner de ne rien faire (même s’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de soi : suave est mari magno turbantibus aequora ventis, spectare alterius laborem pour ceux qui n’ont pas oublié leur latin). Oui parce qu’un repas de WCHWF : il y a plus de serveuses debout que de clientes assises. Deuxièmement, et là c’est plus grave, non seulement le lendemain tu as mal à la tête à cause du vin mais en plus tu as des acouphènes à cause de la surexposition aux décibels. Enfin, last but not least, tu dois éventuellement mettre un UGLY sweater et là faut assumer, surtout si tu y ajoutes un seyant petit serre-tête « renne de Noêl » (oui pas reine … je n’ai pas fait de faute d’orthographe). Autant le « ugly » sweater porté par Colin Firth dans le « journal de Bridget Jones » a un côté sexy indéniable, autant sur la WCHWF … quoique… évidemment tous les goûts sont dans la nature.