Just call me Just Leblanc ou une desperate macronette au pays des Clochers

Etre du centre – je veux dire d’un point de vue politique – n’eimgscan-contrepoints-2288-gauche-droite-1024x884st jamais totalement une sinécure, même à Paris. Si tu dînes avec des amis de droite, tu passes pour un idéaliste un peu arriéré, pas encore sorti de l’adolescence et qui n’a toujours pas compris comment fonctionne l’économie. Si tu dînes avec des amis de gauche, tu passes pour un vieux chnoque, sans cœur et sans conscience. A Mamaroneck en général et à Orienta en particulier, si – être du centre relève de la gageure – c’est toujours dans le cadre du premier scénario et là tu peux être assuré d’être en infime minorité.
Dieu merci, les vrais gauchistes ont fait partie de la 5ème extinction et même leurs fossiles sont rarissimes de ce côté de l’Atlantique. Le centriste est en cours de disparition avancée. Il paraitrait qu’il y en a encore à Manhattan mais c’est un peu comme le Yeti. On en parle, on n’en a jamais vu. Alors quand on en rencontre un ou une on en profite. Le centriste est une anomalie de la nature qu’on invite pour animer les dîners. Hier nous étions justement invités à un dîner à Orienta. Je ferai peut-être un jour une petite chronique sur les quartiers de Mamaroneck/Larchmont mais pas aujourd’hui, je vais exceptionnellement rester concentrée sur le sujet qui nous préoccupe.

De quoi parle-t-on à un dîner à Orienta ? Comme partout : du beau temps en apéro, mais rapidement comme partout, en tous cas entre français, cela dérive vers la politique. Surtout en cette période d’élections. A un moment, un de mes charmants voisins éclate de rire : il n’y a quand même personne à cette table qui va voter Macron ? Moi, qui n’en loupe jamais une, je réponds : « bah si moi ». Prudemment quand même, j’ajoute : « probablement ». Là, j’ai senti le regard rempli d’incrédulité d’abord, puis de pitié profonde ensuite : la pauvre…elle n’a sans doute pas toute sa tête. Puis un éclair de compréhension : ah mais oui elle est blonde c’est normal et puis… elle habite au Parkway. Notre hôtesse, qui voulait relancer l’ambiance à la fin du repas a proposé un petit jeu : distribution de papiers blancs et de stylos. Et si on faisait semblant de voter aujourd’hui pour les Présidentielles ? Votes anonymes évidemment. Enfin anonyme c’est vite dit. Pourquoi étais-je la seule à avoir un stylo rouge ? Dépouillage. Et là surprise générale, le truc de dingue, totalement imprévu, le cygne noir quoi : Fillon élu au premier tour. Fillon élu à Orienta … oui mais pas à l’unanimité !!! Trois votes Macron. Forcément il y avait tricherie : pas d’isoloir, 16 bulletins pour 15 convives… Preuve qu’il y avait de la magouille : un votant avait même voté pour Robert Hue et deux autres pour Mélenchon. Ca c’était l’effet paradoxal de la Chartreuse. Au pays de la France des clochers, la Chartreuse vous fait voter Mélenchon ! Les moines sont des sacrés cocos quand même. J’ai déjà prévu mon petit télex : Le Parkway parle à En Marche ! Stop Le Parkway parle à En Marche ! Stop – Pour le D-Day si vous voulez que les carottes soient cuites –stop – arrosez de Chartreuse, Stop arrosez de Chartreuse.

Laisser un commentaire